Voyage Intérieur

L’exposition

 

Un musée disséminé dans l’aéroport : de l’entrée à l’envol

L’aéroport Roland Garros de La Réunion a intégré des oeuvres d’art dès sa conception dans l’architecture même du bâtiment et dans sa décoration. Les célèbres piliers aux décors de fougères de l’aérogare passagers, l’immense fresque en céramique de Jean Derval, La conquête du ciel, créée en 1975, ou la commande faîte plus récemment à Jace, artiste-star de l’île, dont les gouzous animent le couloir au niveau des contrôles de sécurité, sont autant de créations qui font partie du patrimoine artistique du lieu. L’exposition qui ouvre ce printemps 2024 « Voyage intérieur » s’inscrit dans le prolongement de cette volonté de mise en valeur du site et de rayonnement des artistes réunionnais.
Fort d’une nouvelle aérogare, récemment inaugurée, l’aéroport La Réunion Roland Garros ne cesse de voir son flux de visiteurs augmenter. En 2023, il a accueilli plus de 2,5 millions de passagers. Le souhait d’offrir une expérience culturelle et artistique aux passagers est un réel engagement de la part de l’aéroport rendu possible grâce à la proposition du Fonds Réunion des Talents.
Les contraintes liées à l’accueil, à la bonne circulation, à la sécurisation des lieux ont été un réel défi pour créer une réelle exposition au sein de l’aéroport. Il a très vite été nécessaire de « fragmenter » l’exposition et de la répartir à travers tout l’aéroport, de l’accueil des passagers jusqu’à l’embarquement, en morcelant les espaces muséaux. Disposés à des endroits savamment calculés, l’exposition propose son « Voyage intérieur » à un public large et varié.
Une vocation découle de ces contraintes, celle d’accompagner le passager et les accompagnateurs dans la totalité de leur cheminement de l’entrée de l’aéroport à la zone d’embarquement. Ce sont des temps d’attentes, de passages, de rencontres qui sont ainsi agrémentés de nouvelles expériences : une œuvre devant laquelle immortaliser des retrouvailles ou des rencontres, une peinture où perdre son regard durant l’attente, une création à comprendre ou à admirer.

 

Une redécouverte de l’île

Les œuvres ont été commandées aux artistes pour être des évocations de la nature de La Réunion. Des cirques à couper le souffle, une végétation luxuriante, un imprévisible volcan qui s’éveille régulièrement, des fruits, des fleurs et une faune remarquables sont autant de facettes dans lesquelles les artistes ont puisé leur inspiration. En tant que réunionnais, les artistes ont été invités à proposer leur vision intime de l’île, de sa géographie, de ses saveurs et de ses couleurs. Les sentiments qu’ils offrent ainsi au public sont une invitation à un voyage intense.

 

Le hall d’accueil : La genèse de l’île

Ce premier acte du parcours artistique se situe dans le grand hall d’entrée. Il se décompose en trois modules présentant la genèse de l’île.
Comme en réponse à la grande fresque de Jean Derval, un premier module est composé d’une immense œuvre de Lolita Bourdon, Gros nuage sur horizon, une peinture à l’huile sur toile, d’un total de 20 mètres carrés. Aux teintes azur, cette première création représente les interstices entre ciel, océan et terre, comme si les éléments étaient faits d’une seule et même matière bleutée. Venue de l’Océan, l’île est née de son volcan, entre l’eau et le ciel.
Le deuxième module met en avant le volcan lui-même, sa force vitale et toute l’ambiguïté de son pouvoir à la fois destructeur et créateur.
L’œuvre de Jimmy Cadet, Fusion, une peinture à l’huile sur toile, évoque la beauté du jaillissement de la lave incandescente se déversant sur le sol et se fragmentant en autant de lueurs de vie. Le magma refroidi a donné à l’île une terre noire et fertile donnant la vie à de nombreux végétaux.
En parallèle, le collier en porcelaine de Migline Paroumanou, Legacy, met à l’honneur les fruits et les fleurs qui poussent sur le sol réunionnais.
A la matière sombre et brulante du tableau de Jimmy Cadet répond la fine et claire porcelaine de Migline Paroumanou. La technique de la céramique fait elle-même appel à une cuisson à haute température. C’est un dialogue fécond qui est ainsi proposé entre ces deux œuvres aux tonalités et matières, à première vue, opposées.
Le troisième module expose un large tableau à l’huile sur toile de Kako, Crépuscule des Dieux, mettant en scène une forêt jurassique, envahissante et résiliente qui semble avoir traversé les âges et pouvoir surmonter toutes les épreuves du temps.

 

La mezzanine : les éléments qui ont façonné l’Ile

Dans ce deuxième acte, sur la mezzanine, ce sont également trois modules qui composent un thème axé sur les reliefs qui définissent l’île et ses paysages. Deux modules sont des créations artistiques et le troisième est un espace pédagogique.
Le premier module met en lumière les célèbres cirques de l’île. L’œuvre de Charly Lesquelin, Salazia, une peinture panoramique à l’huile sur toile, invite à perdre son regard dans le cirque de Salazie. Nous y découvrons un paysage dense, intense et coloré. C’est une réelle invitation à la découverte de l’île et à la contemplation.
Le deuxième module présente un vitrail de Lolita Bourdon, Sunset. La technique utilisée, un dessin en vitrophanie, rappelle la force du soleil et son pouvoir créateur. La lumière qui traverse le verre coloré projette le motif dans l’aéroport selon les heures de la journée. Sur la baie vitrée de l’aéroport, les motifs colorés dansent ainsi sur plusieurs dizaines de mètres carrés au sol, avec le soleil et le visiteur en acteurs de l’œuvre.
Le troisième module est un espace pédagogique où les passagers, petits et grands, sont invités à créer à leur tour et à aller plus loin dans l’expérience de ce parcours artistique.

 

L’espace salon : La vie de la nature

Le troisième acte développé dans l’espace salon est composé, lui aussi, de trois modules mettant en scène la profusion de la vie végétale sur l’île.
Le premier module évoque l’arrivée de la flore sur l’île par l’air et par l’eau. L’envol des fleurs, de Modely Thibaud montre combien les Mascareignes peuvent être des terres fertiles et créatives.
Une deuxième œuvre de Kako, intitulée Andémiks, vient investir le deuxième module pour révéler, dans une peinture à l’huile, le raffinement des fleurs endémiques de l’île.
On retrouve également, dans un troisième module, une œuvre de Migline Paroumanou, Présence immaculée, composition florale en porcelaine à la manière d’une nature morte, rappelant le processus de décomposition de l’être vivant et la fragilité de la vie.

 

L’embarquement : L’élévation de l’ile

Le dernier acte exprime l’extension de l’île dans le ciel et sur la mer. Il se compose de deux modules.
Dans la zone d’embarquement, ce sont deux modules en hauteur qui ont été installés sur les pylônes existants pour faire lever les yeux des passagers vers le ciel. C’est une œuvre créée conjointement par Anne Fontaine et Kako, intitulée Rasine. Ces encres sur papier renversent la perception de l’espace puisque ce sont les racines les racines qui sont données à voir sur les cimes des piliers de la structure architecturale.

Les artistes

Migline Paroumanou

Être femme, d’origine réunionnaise, descendante d’engagés indiens, a tiste et mère de famille aujourd’hui dans le monde du XXIème siècle. Ou comment l’individu devient inséparable de sa création, de la création. Comment la création façonne la vie d’un individu, comme un médian, un curseur que l’on déplace au fil des émotions, des réactions, des rencontres, un élan de survie, un révélateur de la fragilité de vivre, une offrande à la force de la vie, un clin d’oeil à l’éphémère et à la fosse commune.

Migline est son oeuvre, et ses réalisations sont des souffles de vie.
Son travail artistique explore sans relâche la relation de l’individu et de son environnement.
Aux prismes de cet environnement qui apporte matières, matériaux, esthétismes, elle explore tout de ce qu’est l’individu avec son histoire maillée, ses engagements, ses croyances, ses contradictions et ses doutes.

Elle propose dans ses oeuvres une expérience rare entre espace physique et espace mental, entre mémoire et perception, entre provocations et évidences et interroge les recoins conscients et inconscients de l’identité.

*Et les matériaux* à proximité surgissent pour raconter l’individu : canne à sucre, terre, livre, objets rituels, vêtement, calligraphie, verre, bambous, ….

*Et l’espace* mémoriel se travestit pour dire le territoire : une bibli thèque dans les arbres comme un juste retour des choses, des livres dans un parcours de santé pour organiser la rencontre du bien-être entre la tête et le corps, une église dans le cirque de Mafate pour célébrer le respect de la beauté, une exposition sur la violence faite aux femmes dans le plus de lieux possibles pour ne pas oublier, des inte ventions en milieu scolaire pour maintenir la flamme allumée,… Parcours, installations, scénographies, transmissions, autant de supports pour célébrer la vie, pour rester éveillé.

*Et le récit peut commencer…

Lolita Monga

Jimmy Cadet

Jimmy Cadet revisite un genre traditionnel de l’histoire de la peinture : la nature morte. Il s’empare des éléments de la vie intime et domestique pour dresser un portrait ambivalent de la société réunionnaise. En ce sens, il travaille la dimension critique et politique d’un genre artistique habituellement affilié, selon les mots de Matisse, au luxe, au calme et à la volupté. La société réunionnaise y est perçue de l’intérieur. Les natures mortes sont composées de fleurs, de bouteilles en plastiques, de cannettes de sodas, de boîtes de médicaments, de crânes d’animaux, de bougies, de bidons ou encore de vaisselle en porcelaine raffinée. Il fait dialoguer des éléments élégants et bourgeois, avec d’autres motifs nous envoyant à différentes formes d’addictions et à un mal-être sous-jacent. Deux réalités sociales cohabitent au sein d’un même espace, d’une même composition. Cette promiscuité engendre des tensions accentuées par d’autres éléments perturbateurs et intrusifs. Sous les natures mortes apparaît une autre réalité : des nappes déchirées, des amas de peintures qui interfèrent avec les éléments sophistiqués, des coulures, des tubes, des projections et des agrégats de câbles électriques. On observe également des départs d’incendie ou des explosions de matières sombres. Cette vie souterraine indique une menace imminente, une défaillance et une profonde inquiétude. Jimmy Cadet porte un constat critique sur l’avenir d’une société aux fondations fragiles. Une société sous perfusion, alimentée par des câbles précaires et bricolés, qui menace d’imploser à tout instant. Sous la fine couche du vivre ensemble idéalisé gronde les injustices et les failles d’un système caduc.

Julie Crenn

Lolita Bourdon

Utilisant comme principal médium d’expression la peinture et le dessin, Lolita Bourdon perçoit son travail comme un espace de réflexion sur l’acte de regarder et représenter le corps. Elle utilise la couleur dans ses plus vives tonalités et les formes dans leur plus simple dessin. Avec humour, elle aime se jouer du regardeur, en lui faisant prendre conscience de la multiplicité des points de vue selon qui regarde, quand, où et comment.

À la lisière entre la figuration et l’abstraction, elle peint des corps paysages qui ne se
donnent pas à voir totalement. Elle représente des formes stylisées attestant d’un entre-deux : des fesses, des entre-cuisses, des passages symbolisant des entrées dans l’espace de la peinture. Au moyen d’une palette de couleur réduite, elle fait du corps un motif aussi sculptural qu’architectural.

Pour cette exposition, l’artiste a mis de côté le corps pour s’emparer du paysage, de l’horizon. Point de rencontre entre la mer et le ciel, le proche et le lointain, le visible et l’invisible, c’est une limite mouvante synonyme de profondeur obscure mais également de nouvelles perspectives. L’artiste le pense ici comme un jeu de construction où les lignes, les formes et les surfaces colorées s’emboitent, s’accumulent, se superposent… Niveau par niveau, strate par strate, Lolita mêle les motifs, mélange les bleus pour ouvrir le paysage et nous faire ainsi basculer du monde réel au monde imaginaire.

Kako

Kako grandit dans les hauts de l’île de La Réunion où la nature est omniprésente, luxuriante. Dès l’enfance, il développe un intérêt intense pour cet environnement et, en particulier, une fascination pour les arbres. En les observant, il perçoit des signes, des mouvements, une forme surprenante de langage. Et c’est ainsi que l’arbre est devenu une figure de référence dans son travail plastique. Dans son dessin, sa peinture, ses installations, la silhouette de l’arbre découpe l’espace, recadre l’image et semble s’interposer entre le spectateur et la scène qui se déroule derrière ses ramures. L’artiste utilise l’analogie au système racinaire pour étudier de l’Histoire du peuplement de La Réunion qu’il appelle « Le Nouveau Monde » en raison du caractère forcé de ce mélange de cultures. Il part alors mener son enquête à travers la zone indo-océanique et restitue dans ses pièces la poésie et l’étonnement nés de la friction entre son imaginaire et les bouts de mondes qui se sont glissés entre ses racines.

Marie Birot

Anne Fontaine

Anne Fontaine se sert du jardin à l’état sauvage comme d’un terrain d’observation et de recherches sociologiques et graphiques. À l’intérieur d’une zone circonscrite, elle collecte des plantes et les classifie à la manière d’un herbier. Cette cueillette méthodique traduit et accompagne le cheminement de sa réflexion et de ses questionnements sur les mouvements de populations humaines et sur les conditions du vivre ensemble. Elle utilise ensuite le dessin, la photographie, la peinture ou le papier-peint comme médiums traduisant ses étapes de recherche et ses trouvailles. Au final, ses pièces deviennent des théorèmes graphiques et poétiques sur le monde du vivant. Anne Fontaine n’applique pas sa technique au service d’une démonstration efficace et habile de ce qu’elle observe. Elle emploie un langage sensible, intuitif, en équilibre entre ce qui nous est inconnu et ce à quoi l’on peut se référer. Ses créations sont des hypothèses et ne cherchent pas à convaincre mais à interroger, à nous faire composer avec ce que l’on a sous les yeux. On entre dans son œuvre par sa beauté, d’une facture tenue, précise et construite, et, par effet miroir, notre parcours de sensations et de pensées épouse les contours de ce travail fin et exigeant.

Marie Birot, 2020.

Charly Lesquelin

Peintre français né en 1969 à la Réunion où il vit et travaille. Cet artiste accompli a commencé à étudier le dessin et a travaillé pendant 8 ans comme illustrateur publicitaire. Mais après sa première exposition en 1991, il décide de quitter son métier pour se consacrer entièrement à l’art. Il a perfectionné sa technique picturale en devenant portraitiste de rue dans le but ultime d’être peintre. Travailleur acharné, il a consacré tout son temps à la production d’œuvres personnelles, fortement inspirées de l’histoire et de la culture de son île natale.

« L’intérieur de l’île a façonné l’imaginaire de Charly Lesquelin et nourri son désir de paysages. Aperçus dès l’enfance lors de ses déambulations dans la montagne, les sentiers, grottes, ilets et rochers deviennent les traces et les empreintes d’un récit sans représentation iconographique : celui des esclaves marrons épris de liberté qui hante l’esprit de l’artiste. Il y a un ardent désir d’histoire dans ses paysages. Les Hauts de l’île sont une scène de théâtre où s’est jouée une tragédie. Libre cours donc à l’imagination, aux rêves et qu’ils deviennent réalité ! »

Texte de présentation affiché au Musée Léon Dierx 2018 

Photo : Lionel Ghighi

English version

A museum hidden within the airport walls: from the main entrance hall to boarding…

From the outset, Reunion Island’s Roland Garros Airport always sought to integrate works of art into the building’s actual architecture and design. The famous fern-decorated pillars in the passenger terminal, Jean Derval’s huge ceramic fresco from 1975 entitled La conquête du ciel (‘The Conquest of the Sky’), and the more recent works commissioned from Jace, the island’s most famous urban artist, whose Gouzous (cheeky yellow figurines) are dotted around the queuing areas and security checkpoints, are fine examples of works that form part of the airport’s artistic heritage. The exhibition entitled Voyage Intérieur (‘A Voyage Within’), due to open in early 2024, continues this drive to further improve the buildings, while also raising the profile of Reunionese artists.

With the recent inauguration of a brand new terminal, the number of people passing through Roland Garros Airport will continue to increase, with over 2.5 million passengers coming through in 2023. The airport is truly committed to providing passengers with a truly cultural and artistic experience, one made possible thanks to the Réunion des Talents foundation.

There are many constraints related to the smooth flow of individuals throughout an airport, as well as their security, and this was a real challenge when it came to creating an exhibition on the premises. It quickly became necessary to split up the exhibition and spread it evenly across the airport, with works in a number of different museum spaces, from the entrance hall all the way to boarding. Placed in carefully selected locations, this ‘Voyage Intérieur’ exhibition is on display to a wide and varied public.

These constraints have actually lent these works of art a new role: that of accompanying passengers and their entourage throughout their whole journey, all the way from the airport entrance to the departure lounges and boarding areas. The many places where passengers queue, sit and wait are now enhanced by a host of new experiences: a work of art in front of which you can take family snaps, a painting in which to lose one’s gaze while waiting, or to simply admire or ponder over.

 

Rediscovering the island

The artists were commissioned to create works of art that evoke Reunion Island’s natural environment, and they drew their inspiration from the breath-taking natural calderas, lush vegetation, and a fickle volcano with its regular but unpredictable eruptions, not to mention the island’s remarkable fruit, flowers and wildlife. With their Reunionese origins, the artists were asked to come up with works that reflect their own perspective of the island, its geography, flavours and colours. The feelings they share through their work are sure to take you on an intense journey.

 

The main entrance hall: the birth of an island

This first act of the artistic journey takes place in the main entrance hall, which is divided into three areas presenting the island’s genesis.

As if in response to Jean Derval’s large-scale fresco, the first area consists of a huge work by Lolita Bourdon, entitled Gros nuage sur horizon, (‘Big cloud on the Horizon’) an oil painting on canvas covering 20 square metres. With its shades of azure, this first work represents the places where the heavens, earth and seas all come together, as if the elements themselves were all made of the same blueish hue: borne of a volcano, rising up between the ocean and the sky.

The second area focuses on the volcano itself, its vital force and the ambiguity of its power, which is both destructive and creative.

Jimmy Cadet’s work entitled Fusion, an oil painting on canvas, evokes the beauty of incandescent lava gushing up out of the ground, fragmenting into glimmers of life. The cooled magma has given the island a black, fertile soil that in turn gives life to many plants.

Meanwhile, Migline Paroumanou’s porcelain necklace, entitled Legacy, celebrates the fruits and flowers that grow on Reunion’s rich soil.

The dark, glowing essence of Jimmy Cadet’s painting is matched by the fine and clear porcelain of Migline Paroumanou. The ceramics technique itself calls for high-temperature firing, and the result is a rich complementarity between these two works, which at first glance seem to have highly contrasting tones and materials.

The third area features a large oil-on-canvas painting by Kako, entitled Crépuscule des Dieux (‘Dusk of the Gods’) depicting a sprawling and resilient Jurassic forest which seems to have withstood the test of time.

 

The mezzanine floor: the elements that have shaped the island

Located on the mezzanine floor, this second act also consists of three areas, revolving around the central theme of the mountainous relief that that truly defines the island and its landscapes. Two of these area are purely artistic, while the third is an educational space.

The first area highlights the island’s famous cirques, or natural calderas. Charly Lesquelin’s Salazia is a panoramic oil painting on canvas, inviting you to lose yourself in the cirque of Salazie. The landscape is dense, intense and colourful, and a great way to discover the island and to contemplate nature itself.

The second area features a stained glass window by Lolita Bourdon, entitled Sunset. This window-sticker technique is known as vitrophanie, and this work recalls the force of the sun and its creative power. The light passes through the coloured glass and projects the motif around the airport at different times of the day. On the airport window, the coloured patterns dance across dozens of square metres of floor space, with the sun and the visitor as protagonists.

The third area is an educational space where passengers, both young and old alike, are welcome to try their hand and take their artistic journey that little bit further.

 

The departure lounge: natural life

Located in the departure lounge, the third act is also made up of three areas, this time showcasing the abundance of plant life on the island.

The first area looks at how plant life arrived on the island, via the winds and the seas. L’envol des fleurs, (‘As the flowers take wing’) by Modely Thibaud, shows just how fertile and creative the Mascarene Islands can be.

A second work by Kako, entitled Andémiks, is an oil painting which introduces the second area, revealing the refinement of the island’s endemic flowers.

The third area is home to a work by Migline Paroumanou entitled Présence immaculée, a porcelain floral composition in the style of a still life, recalling the process of decomposition of living beings and the fragility of life.

 

Boarding: the rise of the island

The final act reflects the way the island spreads outwards to the sea and rises upwards to the skies. It is made up of two areas.

In the boarding area, these works can be seen up towering over passengers, naturally lifting their eyes upwards as they pass by. Entitled Rasine (‘Root’), this work was a joint project from Anne Fontaine and Kako. These inks on paper take our perception of space and turn it on its head, as the roots are shown at the very tops of these architectural pillars.